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Ce qui se passe avec cette action me rappelle franchement son parcours boursier en début année. Nous étions alors prêt des 50 € et sans trop de raisons apparentes sur le moment, elle s’est mise à monter d’abord doucement puis de plus en plus vite. J’avais en tête d’écrire un article à son sujet, mais le temps que je passe à l’action, elle est montée à près de 70 €.

Je parle bien sûr (encore une fois) de l’action ESSO. Début 2024, elle a pris l’ascenseur, alors même que l’annonce des résultats (le 20 mars) était encore assez lointaine. Bien sûr, cette hausse s’est accélérée à partir du 21 mars et de l’annonce du dividende exceptionnel.

Aujourd’hui, depuis la distribution des dividendes le 10 juillet, le cours a repris près de 25%. A la clôture de la séance du 17 juillet, le cours s’affiche en hausse de 6,71% à 178,2 €.

Tout se passe, il faut bien le reconnaitre, comme si certains initiés avaient connaissance d’informations privilégiées ou pariaient sur des événements spécifiques.

Quelle est la raison d’une telle hausse ? De quels événements ou informations parle-t-on ? Plusieurs hypothèses sont à envisager :

Tout d’abord, on pourrait se dire que le cours ne fait que revenir à la normale après un plongeon dû à la perspective de voir un gouvernement dirigé par un membre de LFI, ce qui aurait été une catastrophe économique pour ESSO et pour l’économie en général. Avec un gouvernement « technique » chargé principalement d’expédier les affaires courantes, le cours revient à des niveaux corrects. J’attribuerais une probabilité de 30% à une telle hypothèse.

La seconde hypothèse place les résultats semestriels comme raison principale de la hausse récente. Les résultats seront bons, mais compte tenu de l’incendie à la raffinerie de Gravenchon et des marges de raffinage rapportées par l’UFIP, il est probable qu’ils soient légèrement moins bons qu’au premier semestre 2023. A mon avis, la probabilité en ce sens n’est que de 20%. Quoi qu’il en soit, pour des résultats prévus au 1er août, il ne reste que 10 ou 11 journées de bourse avant d’en avoir le coeur net.

La troisième hypothèse concerne évidemment la vente de la raffinerie de Fos Sur Mer, sur laquelle le PDG, Charles Amyot, a annoncé, lors de l’AG qu’il communiquerait des informations lors des prochains résultats semestriels. Les estimations tournent entre 600 millions et 1 milliard d’euros. Compte tenu des stocks de pétrole intégrés à la vente, il semble difficile d’imaginer que cette vente puisse être effectuée à un prix inférieur, sauf à penser qu’Esso aurait un besoin urgent d’argent, ce qui n’est pas le cas. Et cette raffinerie représente à peine 30% de la capacité de raffinage globale de l’entreprise. Cette hypothèse mérite bien 40% de chances.

La quatrième hypothèse repose sur une idée de retrait de la cote. Elle ne nous semble pas pertinente, compte tenu de ce qu’elle a été fortement démenti par Charles Amyot pendant l’AG et qu’Esso s’apprête à lancer une nouvelle campagne de communication comme indiqué dans la lettre aux actionnaires. Je ne lui donne que 10% de probabilité.

Alors quelle est la raison de cette hausse assez impressionnante en regard du fait que le dividende vient juste d’être détaché ? Difficile de trancher. Il s’agit, plus probablement d’une combinaison des trois premières hypothèses.

Rappelez-vous que, sans donner de conseils, nous avions indiqué dans un précédent article qu’à moyen-long terme, même un cours de 230 euros ne nous semblerait pas surévalué. Plus que jamais, cette opinion se défend, ce qui ne signifie pas forcément qu’un achat immédiat est pertinent.